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Chroniques de l’école d’art 2ème chronique _ Essaim de cerveaux
ⶠ07.01.22
âșGabrielle d'Alessandro
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âșGabrielle d'Alessandro
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Le 17 novembre, au sud de Strasbourg, Ă©tait lancĂ© lâĂ©vĂ©nement la vie gagnĂ©e : trois jours dâateliers, de projections de films, et le 17 au soir, une lecture performĂ©e.
Cette lecture, composĂ©e avec Jules Rouxel et Guilhem Prat, prenait source dans un corpus qui sâagrandit sans cesse et qui associe de jeunes auteurices, sortant dâĂ©cole dâart pour la plupart, se questionnant sur la pĂ©dagogie, le travail, le militantisme, le fait de gagner de lâargent⊠Les extraits seuls composaient la lecture que nous prĂ©sentions ce soir-lĂ , ponctuĂ©e de jingles ou de morceaux de musique.
Câest en cherchant une forme ouvrant notre lecture que nous avons conscientisĂ© la proximitĂ© de plusieurs introductions de mĂ©moires dâĂ©tudiant·e·s en art, et comme par une forme de magie de la recherche, avons reconnu les mots de certain·e·s dans les phrases des autres.
Dans notre partie introductive, on y trouvait ces mots :
Je dĂ©die mon mĂ©moire Ă celles et ceux qui tiennent bon, Ă celles et ceux qui sâorganisent. 1
(âŠ) je me suis rendu compte que je devais adresser mes Ă©crits Ă ceux qui en auraient besoin, ceux que cela concerne. 2
(âŠ) a Ă©mergĂ© la nĂ©cessitĂ© de construire des armes, des bĂ©quilles, des boucliers, non seulement pour avancer dans ma rĂ©flexion, mais aussi pour mes camarades. 3
On emploie certains mots qui sont nos mots, on ne peut pas les utiliser dans tous les contextes ; pour des personnes extĂ©rieures, câest trĂšs difficile. 4
Câest un effort de groupe. °°
Jâai beaucoup de difficultĂ©s Ă me souvenir comment je pensais avant, avant mon entrĂ©e en Ă©cole dâart, avant de rencontrer toutes ces personnes avec qui je discute et me construis. 5
đ¶ MARAUDEURâââProperty to property
Lâexercice de la lecture croisĂ©e, appelĂ© pour cet Ă©vĂ©nement PrĂ©sentation PerformĂ©e de Publications 6 , nous a permis de visibiliser un intĂ©rĂȘt commun pour des sujets semblant manquer dans les Ă©coles dâart : des visions transgressives quant au marchĂ©, aux mondes du travail, et aux formes dâoppressions quâon y retrouve.
DĂ©clarant vouloir rĂ©pondre dâabord Ă un manque dâinformation auquel jâai fait face dans mes Ă©tudes, il mâa semblĂ© assez Ă©vident de dĂ©signer par une forme quotidienne comment lâon peut recevoir ces informations, et sâenseigner, hors de lâĂ©cole. °°
Enfin, il sâagit Ă©videmment de donner une place (orale, Ă©crite) Ă des voix peu portĂ©es.
Dans ces textes, et dans le fait de les associer en introduction de lâĂ©vĂ©nement la vie gagnĂ©e, nous comprenons la nĂ©cessitĂ© de faire groupe et de travailler Ă plusieurs.
Un des intĂ©rĂȘts de ce corpus, avec lequel je travaille de mon cĂŽtĂ© depuis quelques temps maintenant, est de rĂ©aliser la proximitĂ© de la rĂ©flexion de diffĂ©rent·e·s jeunes travailleureuses de lâart ayant Ă©crit, bien quâiels ne se connaissent pas pour la plupart. Leurs pensĂ©es, une fois associĂ©es, se renforcent et trouvent de lâĂ©cho. Lire leurs textes permet de les crĂ©dibiliser chacun, et de montrer leur unicitĂ© dans un ensemble cohĂ©rent.
MalgrĂ© lâorganisation individualisante des professions de lâart, encouragĂ©e par la compĂ©titivitĂ© et lâĂ©litismeâââcomme nous lâavons vu dans la 1Ăšre chronique, ĂchappĂ©es de lâĂ©cole âânous observons une envie forte parmi les Ă©tudiant·e·s de rĂ©flĂ©chir et dâexpĂ©rimenter en collectif.
CâĂ©tait mon amie et camarade Antoinette Metzger, illustratrice, qui sâinterrogeait ici sur cette ambivalence de la formation artistique, entre individualisante et collective :
LâĂ©cole dâart ça sonne aussi comme la tentative dâune utopie, si il nây avait pas jugement et sĂ©lection du moins : dans ce quâelle a de meilleur, elle permet de rassembler des personnes autour dâenvies communes et de moyens matĂ©riels pour le faire ensemble ou cĂŽte-Ă -cĂŽte. Câest amusant que nous nous galvanisons tant avec lâidĂ©e de dĂ©velopper notre personnalitĂ© dâartiste auteur·rice en Ă©cole dâart alors que pour beaucoup, câest le collectif et lâĂ©mulation que nous venons y chercher. 7
Nous pouvons nous demander si ce rĂ©flexe Ă se regrouper en collectif dans les milieux de lâart ne serait pas encouragĂ© par lâĂ©cole, par son organisation en ateliers qui regroupent a priori des personnes selon leurs intĂ©rĂȘts et leurs connaissances. Ici je pense aussi Ă lâidĂ©e du capitalisme cognitif 8 , qui thĂ©orise la marchandisation des idĂ©es et de leur circulation, et qui suppose que plus un collectif met Ă lâĂ©preuve une idĂ©e ou un produit, plus ceux-ci Ă©volueront et seront performants. Lâexemple le plus simple Ă comprendre est celui des outils numĂ©riques, qui se dĂ©veloppent via le travail de leurs usager·Úre·s. La question sous-jacente est celle de la façon de faire collectif :
[âŠ] il est clair que la concurrence nâest pas le seul moyen dâentrer en relation avec les autres ; lâautosuffisance nâest ni souhaitable, ni possible Ă atteindre. Bien que les logiques managĂ©riales soutiennent la collaboration et la coopĂ©ration, lâaccent est mis sur les objectifs, et ne sâaccompagne pas dâune rĂ©elle solidaritĂ©. La collaboration nâa souvent lieu quâĂ des fins de production de contenu, et nâest pas abordĂ©e pour lâorganisation-mĂȘme du travail. Le fait que les positions de pouvoir et la prĂ©caritĂ© dĂ©finissent les relations de travail nâest pas avouĂ©, ce qui marginalise les compĂ©tences en coopĂ©ration entre le travail et la vie personnelle. 9
Dans le cadre dâune institution culturelle, le collectif permet dâexpĂ©rimenter plus vite (en alliant des forces diverses), et peut-ĂȘtre de diluer la notion de crĂ©ation en lâattribuant Ă un ensemble plutĂŽt quâĂ des individus groupĂ©s. Nous observons par exemple que le travail collectif est souvent encouragĂ© dans des cadres institutionnels, mais que la rĂ©munĂ©ration associĂ©e Ă ce travail (bourses Ă la crĂ©ation, allocations de rĂ©sidenceâŠ) ne lui est pas adaptĂ©e, et devient dissuasive.
đ¶ Patrick Selinger â Businessmen
Cependant, dans les textes rĂ©unis ici, ressort principalement lâidĂ©e de se regrouper pour cumuler les expĂ©riences et les forces, dans lâidĂ©e dâĂȘtre plus fort·e·s une fois rĂ©uni·e·s. LâidĂ©e est justement de contrer la froideur des institutions par des organisations collectives, horizontales, amicales. La question de lâadresse sây retrouve Ă plusieurs reprises, et assez ironiquement, les textes prĂ©viennent les lecteur·rice·s attendu·e·s (ici, des jury de mĂ©moire de master en Ă©cole dâart) que ce quâils vont lire nâa pas Ă©tĂ© pensĂ© pour elleux, mais pour dâautres jeunes travailleur·euse·s de lâart.
MalgrĂ© les pĂ©dagogies dĂ©politisĂ©es des Ă©coles dâart, nombreux sont les rassemblements dâĂ©tudiant·e·s en art qui se sont construits en parallĂšle de luttes sociales plus globales. Bien que le statut du·de la travailleur·euse de lâart fasse exception dans lâorganisation sociale du travail, certain·e·s Ă©tudiant·e·s conçoivent lâurgence de se regrouper avant dâĂȘtre isolé·e·s hors de lâĂ©cole et dans une vie professionnelle harassante :
Ok, admettons donc, aujourdâhui les gens sont enfermĂ©s dans leur travail, nous on a envie de fabriquer, crĂ©er des choses, on ne revendique pas le monopole de le faire, on le fait parce que ça nous est nĂ©cessaire. On essaie dâinstiller ça au maximum autour de nous pour lutter contre lâindustrie culturelle qui aseptise tout et on essaye au max dâenjoindre des gens Ă nous rejoindre. Encore faut-il trouver lâenvie de faire des choses crĂ©atives qui paraissent dĂ©risoires quand tout se casse la gueule autour. Si ça suffit pour avoir du sens, de prendre du plaisir Ă faire : il est intĂ©ressant de se demander comment prendre du plaisir Ă faire. (âŠ) Je vis lâĂ©cole dâart tantĂŽt comme un sursis avant la cage au lion du flou amplifiĂ©, tantĂŽt comme la cage dorĂ©e qui mâempĂȘche de me consacrer dâavantage Ă ce qui me semble urgent (lutte politique, apprentissage de savoir-faire concrets nĂ©cessaires Ă la dĂ©brouille collective face Ă la promesse de la prĂ©caritĂ©). °°°*
En 2017, jâai vĂ©cu plusieurs rassemblements inter-Ă©coles dâart, Ă premiĂšre vue rĂ©jouissants et dont est sorti pourtant une grande lassitude quant Ă la possibilitĂ© de faire converger nos luttes. Ces rassemblements rĂ©pondaient Ă la mise en danger de certaines Ă©coles dâart suite Ă leur changement de statutâââvers un EPCC, lire Ă ce sujet la 1Ăšre chronique, ĂchappĂ©es de lâĂ©coleâââ, et se pensaient en mĂȘme temps que les luttes contre la loi dite « El Khomri », rĂ©formes du Code du Travail en faveur des employeurs et Ă dĂ©faut des droits des travailleurs. Du cĂŽtĂ© de Strasbourg, le lien entre les deux se faisaient assez clairement, les Ă©tudiant·e·s en art soutenant cette lutte pour des droits du travail auquel ils nâauraient pas⊠le droit, et le questionnant. Cependant, les rassemblements inter-Ă©coles dâart furent compliquĂ© Ă transmettre, pĂ©renniser, et la communication entre les Ă©tudiant·e·s aux privilĂšges et aux militantismes diffĂ©rents Ă©tait assez compliquĂ©e. Nous Ă©tions trop nombreux, et les questions que lâon se posait aussi. Les luttes dans les contextes dâĂ©cole dâart sont douloureuses Ă©galement car les Ă©tudiant·e·s mobilisé·e·s nây passent quâen moyenne cinq annĂ©es, contrairement aux enseignant·e·s, aux membres de lâadministration, ou encore aux visions pĂ©dagogiques bien inscrites.
Je citerai Ă nouveau Marion Bonjour, qui vit et travaille Ă Brest et fait partie de lâAtelier TĂ©mĂ©raire dont je conseille vivement les ouvrages :
La notion temporaire des Ă©vĂ©nements et des expĂ©riences qui transgressent est fondamentale. Si une expĂ©rience transgressive est permanente, elle deviendrait par la force des choses consensuelle. Dans le sens oĂč une permanence demande une gouvernance et une organisation plus rigide que lors dâĂ©vĂ©nements dĂ©finis par avance comme temporaire. De mĂȘme que le fait de savoir quâune expĂ©rience dans un lieu a une fin pousse les acteurs de cet Ă©vĂ©nement Ă profiter au maximum de leurs temps. Pour quâexiste lâextra-ordinaire, il se doit de se dĂ©rouler de façon « extraordinaire » et donc de ne plus ĂȘtre rĂ©gie par les codes qui norment nos vies quotidiennement. °
Je sais quâelle a Ă©crit ces mots et son mĂ©moire Ă la suite des rassemblements inter-Ă©cole dâart, et quâils portent son recul sur cette organisation.
Aujourdâhui, jâobserve au sein des Ă©coles dâart lâĂ©mergence de nombreux collectifs militants, qui sâorganisent soit temporairement en rĂ©ponse Ă des problĂšmes spĂ©cifiques de leurs Ă©coles, soit dans la durĂ©e pour repenser des situations problĂ©matiques systĂ©miques. DerniĂšrement, ce sont les reprĂ©sentant·e·s des Ă©lĂšves qui se sont rassemblé·e·s en syndicat, et il me semble que cela fait suite aux discussions sur la gestion des Ă©coles dâart pendant les pĂ©riodes de fermeture imposĂ©es par le covid-19. Câest trĂšs rĂ©jouissant de voir des Ă©tudiant·e·s et jeunes travailleur·euse·s de lâart se rassembler, et organiser des auto-formations, des cercles de discussions, etc, mais la question de la transmission demeure.
Pour ĂȘtre efficace dans le temps, il faut effectivement penser le temps de lâarchive, de ce que lâon laisse aux prochain·e·s. Communiquer entre collectifs est Ă©galement primordial, et heureusement de plus en plus facile aujourdâhui avec les outils des rĂ©seaux sociaux. La vision que cela donne sur les actions de chacun·e permet dâemprunter des gestes et de ne pas rĂ©pĂ©ter des actions ineffectives. Cela participe Ă lutter contre la fatigue militante et la lassitude que lâon peut ressentir face Ă la lenteur de lâimpact de nos gestes sur les institutions :
Nous observons que la pression de toujours sâamĂ©liorer et de se perfectionner entraĂźne une augmentation des problĂšmes de santĂ© mentaleââânous voyons des Ă©tudiant·e·s travailler et se battre jusquâĂ lâĂ©puisement total, ou le burn-out. Bien sĂ»r, ce phĂ©nomĂšne ne se limite pas aux Ă©tudiants, il se poursuit tout au long de notre vie professionnelle. (âŠ) Câest prĂ©cisĂ©ment pour faire face Ă ces conditions que nous nous sommes rĂ©unis au sein de Precarious Workers Brigade. Nous ne voulons pas reproduire une culture qui gĂ©nĂšre des individus nĂ©olibĂ©raux, mais nous voulons plutĂŽt encourager les Ă©tudiant·e·s Ă devenir des personnes capables dâagir, de rĂ©sister, et de crĂ©er des alternatives. °°°°
Je pense que câest aussi liĂ© au fait que la notion mĂȘme dâartiste me gĂȘne, nous avons tous et toutes des choses en nous qui virevoltent et je ne vois pas pourquoi certains se consacreraient Ă les dĂ©velopper tandis que dâautres se placeraient face Ă cela en consommateur·rice·s dâart ; et exerceraient quant Ă elleux des mĂ©tiers pĂ©nibles les Ă©loignant parfois/âsouvent dâeux-mĂȘmes et des autres. (âŠ) Lâacceptation de cette distribution des rĂŽles sous entend une naturalisation du « don artistique » alors que, si effectivement nous sommes toutes et tous dâavantages doué·e·s ou attiré·e·s par ceci ou cela (la question de lâinnĂ© restant encore ici en suspens), nous savons bien que ce sont aussi beaucoup les contextes et les dĂ©terminismes sociaux qui nous mĂšnent ou non en Ă©cole dâart. °°°
đ¶ DrinksâââReal Outside
Je reviens ici Ă la vie gagnĂ©e, Ă©vĂ©nement mais Ă©galement association, basĂ©e sur une croyance forte dans le travail collectif et la rĂ©partition des connaissances. Notre groupe sâest constituĂ© avec lâidĂ©e de transmission de savoirs professionnalisants, autour des pratiques artistiques, par la co-construction de pensĂ©es entre non-professionnel·le·s. Anouk Nier-Nantes, Madiana KanĂ© Vieyra, Jules Rouxel, Guilhem Prat, et moi-mĂȘme, avons donc organisĂ© ce premier Ă©vĂ©nement en novembre, dans la lignĂ©e de la re : vue que nous Ă©ditons pour certaines depuis 2020.
LâidĂ©e de la construction dâoutils de travail pour nos pair·e·s Ă©tant trĂšs prĂ©sente dans notre entourage (thĂ©orique et amicale), il est apparu naturel de penser des ateliers pratiques permettant aux participant·e·s de repartir avec des connaissances concrĂštes auxquelles iels ont contribuĂ© Ă la conception.
Un de nos ateliers, Professional dreamsâŠ, mettait en jeu des situations complexes et dĂ©sagrĂ©ables du monde du travail artistique, et proposait de penser collectivement des outils dâauto-dĂ©fense. Il Ă©tait largement inspirĂ© des outils du collectif britannique Precarious Workers Brigade, qui a regroupĂ© en un guide pratique des exercices et des ressources expĂ©rimenté·e·s en groupe.
Voici un extrait de lâintroduction de leur guide, exposant leurs intentions :
Le but principal de ces outils est dâencourager les Ă©tudiant·e·s Ă dĂ©velopper une approche critique de lâemploi et du travail. Il y a toujours un risque, que, lorsquâiels questionnent et prennent Ă parti le « systĂšme », les Ă©tudiant·e·s se retrouvent paralysé·e·s et dĂ©moralisé·e·s. Iels se retrouvent alors devant deux options : le combat (se mettre en compĂ©tition) ou la fuite (laisser tomber). °°°°
Nous retrouvons ici lâenvie de donner des clefs Ă des personnes qui en manqueraient, pour ne plus se retrouver dĂ©sĆuvré·e·s face au mĂ©canisme complexe des institutions du travail.
La crĂ©ation de savoirs par lâaction et lâexpĂ©rimentation est judicieuse dans la critique institutionnelle, crĂ©ant un contraste important avec lâimmuabilitĂ© des lieux de pouvoir. Une impatience militante est nĂ©cessaire pour bousculer le calendrier des institutions.
Seulement, pour penser des alternatives collectives Ă un enseignement de lâart nĂ©o-libĂ©ral, qui sâinscrirait dans une vision mercantile des pratiques artistiques, il ne faut pas ignorer le biais des privilĂšges et des oppressions qui le traversent ; et travailler dans une vision intersectionnelle, anti-sexiste, anti-raciste, anti-capitaliste⊠Un des ateliers de notre Ă©vĂ©nement de novembre se nommait Lâinconfort comme outil (pensĂ© par M. KanĂ© Vieyra, A. Nier-Nantes et J. Rouxel), et proposait une rĂ©flexion Ă partir de Sarah Schulman 10 sur le bonheur gentrifiĂ©, et le fait de se placer dans lâinconfort en tant que personne privilĂ©giĂ©e et alliĂ©e, pour permettre Ă dâautres de souffler, de se reposer. Prendre le temps de se poser les questions, câest sâattendre Ă ĂȘtre bousculé·e dans notre confort zone par les rĂ©ponses.
Nous dĂ©couvrirons dans une prochaine chronique des textes et mots de personnes concernĂ©es et inconfortables dans le milieu de lâĂ©cole dâart, pour questionner son accessibilitĂ©. Nous envisagerons des solutions collectives, pour ouvrir ces discussions, et repenser la pĂ©dagogie non plus comme un potentiel lieu reproduisant des oppressions, mais comme un espace Ă saisir et Ă dĂ©construire.
En attendant, voici une liste de groupes agissant dans les milieux de lâart pour les rendre plus ouverts, moins toxiques, plus collectifs. Cette liste, composĂ©e par le collectif suisse Wages For Wages Against, est non-exhaustive et contextuelle.
- La libertĂ© commence par lâautonomie, Marion Bonjour, 2017. ° â
- Ce mĂ©moire est la trace dâune recherche, Oan Serrano, 2019. â
- De celui dont je mange le pain, je chante aussi la chanson, Gabrielle dâAlessandro, 2019. °° â
- World Wants Words, CĂ©line Ahond (elle rapporte ici les mots de KĂ©vin Desbouis), 2015. â
- Penser avec, Cathie Bagoris, 2021. â
- Nous avons enregistrĂ© cette lecture, et devrons bientĂŽt pouvoir en proposer une version audio, lien Ă actualiser â
- Tentative de document synthĂ©tique censurĂ©, in re : vue 2, Antoinette Metzger, 2021. °°° â
- Ou « Ă©conomie du savoir » ; je conseillerais Ă ce sujet les travaux de Yann Moulier-Boutang, dont LâAbeille et lâĂ©conomiste, paru en 2010. â
- Training for exploitation ? Politicising Employability and Reclaiming Education, Precarious Workers Bigade, 2016 (extraits traduits par la vie gagnĂ©e). °°°° â
- Lâatelier a Ă©tĂ© pensĂ© principalement autour de la lecture arpentĂ©e de La Gentrification des outils, Sarah Schulman, Ăditions B42, 2018. â
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