Silo

Les activitĂ©s dĂ©veloppĂ©es par SILO sont multiples. Nous nous dĂ©finissons comme un collectif, un label de musique et une maison d’édition, mais avant tout un groupe d’amis. Notre rencontre remonte Ă  quelques annĂ©es lorsque nous Ă©tions encore Ă©tudiants. Le dĂ©sir de se rassembler pour crĂ©er et la nĂ©cessitĂ© de s’organiser face aux contraintes qui nous sont imposĂ©es nous ont amenĂ©s Ă  identifier les prĂ©mices de ce que deviendra plus tard le collectif SILO. Par la suite, ce petit groupe d’amis s’est enrichi de nouvelles individualitĂ©s, dessinant des pratiques aussi diverses qu’affirmĂ©es.

Plus qu’un collectif d’artiste, nous pouvons nous dĂ©finir comme une force en perpĂ©tuel devenir, un champ de potentiels. Nous n’avons pas de limites concernant les membres qui nous composent ou quant aux topographies que nous habitons. Nous sommes dispersĂ©s (Lyon, Paris, Haute-Loire, Cannes et Clairan) et pourtant unis, toujours un regard vers le dehors. Car c’est bien du dehors, c’est Ă  dire de la rencontres avec l’autre, que provient notre Ă©nergie. Et cette pensĂ©e du dehors est une pensĂ©e de rĂ©sistance. Elle affirme la nĂ©cessitĂ©e d’un mĂ©tissage technique et conceptuel. Elle sous-entend un vas-et-vient permanent entre plusieurs individualitĂ©s, elle se vit au quotidien.

Nous inventons au jour le jour nos propres mĂ©thodes pour avoir toujours un Ɠil disponible sur le dehors avec lequel nous conjuguons. Aucun mĂ©dium n’est Ă©vincĂ© et nous essayons de faire en sorte que chaque parole puisse ĂȘtre entendue, qu’elle Ă©mane du collectif ou qu’elle en soit extĂ©rieure. Ainsi nous Ă©ditons disques vinyles, cassettes audios, livres, affiches, nous organisons des concerts sauvages, des soirĂ©es d’écoutes en multiphonie, des lectures, projections, expositions, performances, happening, Ă©mission de radio, manifestations 
 Nous conjuguons nos erreurs avec nos savoir faire. Nous nous glissons dans chaque espace que nous pouvons investir.

Cependant, il existe un lieu que nous avons Ă©lu comme notre fief : l’ancienne cave coopĂ©rative de Cannes-et-Clairan et sa cuve attenante rebaptisĂ©e le Silo. Les propriĂ©tĂ©s acoustiques du Silo et l’atelier typographique de Jean-Claude Bernard, notre hĂŽte et habitant de cette cave, fondateur des Éditions Encre et LumiĂšre, en font un territoire de crĂ©ation inĂ©puisable. Ce lieu chargĂ© d’histoire est pour nous un point de ralliement, un ancrage qui nous prodigue sĂ©curitĂ© et quiĂ©tude. Chaque annĂ©e au mois de septembre, nous y invitons autant d’individualitĂ©s qui souhaitent partager avec nous ces moments de vie. Il s’agit de s’essaye Ă  des pratiques nouvelles et hybrides au sein de cet endroit que l’on dĂ©sire en marge des espaces-temps balisĂ©s.

Nous nous inscrivons dans une scĂšne artistique qui voit Ă©merger de toute part de nombreuses initiatives qui font Ă©chos Ă  notre Ă©lan. Des quatre coins du pays, comme ailleurs, nous observons un dĂ©sir commun de faire s’entrecroiser les publics, les lieux, les luttes sensibles et politiques, qu’il s’agisse de la musique, d’édition, ou bien de quelques pratiques artistique qu’il soit. Il est un air du temps que nous cherchons Ă  traverser. Essayer de saisir et de jouer avec la tempĂ©rature du monde
 Nous ne devons nous soustraire Ă  cet air du temps car il est bien l’endroit oĂč s’inscrivent les effets d’une politique, d’une crĂ©ation, d’un dĂ©sir.