Nous sommes heureux.ses de vous présenter la septième sortie du label.
Ce disque fait suite à la résidence de Valentin Noiret et Célia Jankowski qui officient sous le nom d’Ême-Sal.

6000 hectolitres de vide dans un cylindre parfait aux parois de béton vernis offrent une altération de l’espace et du temps délicieusement perturbante à qui s’y plonge. Et quand le moindre impact s’évapore en dix secondes musicales, qu’une syllabe prononcée s’étend, tournoie et se fond dans les cinq suivantes en un arpège, il semble impossible de se reposer sur ses habitudes de jeu.
La Trappe de Fède est la synthèse d’une vingtaine d’heures d’impros dans cette cuve, agrémentée de quelques prises de son alentour : un troupeau de brebis, les cloches du temple, une presse typographique, des étourneaux en intense débat qu’une fraction de seconde suffit pour clore en un consensus migratoire vers d’autres cimes. 

Cette face du disque cherche peut-être — en plein sevrage de drogue et de plug-in de reverbs — la clé d’une transmutation des quatre éléments, ou des formes de dialogues inter-espèces dans une vallée de l’étrange qu’un chacun pourra se figurer à sa manière…

La face B est un extrait du live d’Ême-Sal, joué lors du festival Co-Opéra, spatialisé sur un acousmonium déployé dans l’ancienne cave coopérative de Cannes et Clairan. Cet ensemble d’enceintes est le fruit d’une résidence de trois semaines rassemblant quelques explorateurices far​felu​.es des quatre coins de France et de Bruxelles en quête d’une utilisation dépoussiérée de la multidiffusion.
Une octophonie parsemait les coursives en arc de cercle du premier étage, diverses enceintes indirectes se cachaient sous les combles et dans certaines des cuves. Les subs puissants du Turbosound de Grrrvdge chatouillaient la dalle de béton.

L’enregistrement récupéré est une sommation stéréo mystérieuse des micros d’ambiance et de sorties de table qui manifestement suivent certains des gestes de Matthieu Reynaud à la spatialisation du live mais que l’heure et la fatigue nous empêcheront à posteriori de comprendre tout à fait !

Merci à :

Théo, Sonia et Jean-Claude, Grillon pour leur accueil. Matthieu l’éleveur de brebis, le collectif Fenêtre Ovale et toutes les personnes impliquées dans l’organisation du festival Co-Opéra 24.
Enregistrements, Montage, Mixage : Ême-Sal (Célia Jankowski & Valentin Noiret)
Spatialisation du live : Matthieu Reynaud
Prise de son du live : Ioa Béduneau
Mastering : Flavio Bagnasco
Linogravures : Valentin Noiret
Graphisme et impression Typographique : Théo Revelen-Bernard
SILO 007 / GRAM 14

2025 — 150 exemplaires